Médiathèque de  Bizanet 11200

Atelier du 12/05/2011 Groupe 1. Écrire à partir du mot train.

Écrire à partir du mot train

 

Monique :

 

Le train-train quotidien va bientôt dérailler,

Qui veut rester dedans n’a qu’à bien s’accrocher  (Robert de Houx)

il faut partir à fond de train si on ne veut le rater,

mais parfois dans la vie, il manque une locomotive,

dommage de ne pas être celui ou celle qui motive.

 

Grand train, petit train, cela dépend des jours,

Et ne pas être comme une vache à regarder passer les ours.

 

Aiguillons, aiguillez, il faut aller bon train,

Le prendre à tant, ne pas le laisser passer,

Savoir monter dans le bon compartiment,

Mais il faut savoir se manier le train,

Pour ne pas rester sur le quai.

 

*

Ce départ en train va peut être changer ma vie.

Où vais-je, où suis-je, qui suis-je ?

Je ne sais pas ce qui se passe,

Mon front collé sur la vitre,

Je réfléchi, à moins que ce ne soit la vitre qui me réfléchisse !

 

Le train va vite. C’est un TGV

On en croise un autre, mais on le voit à peine,

Que fais-je dans cette gare ?

A la descente du train quelqu’un m’attend.

Brrrr……

*

 

Autrefois, il n’y a pas si longtemps,  il y avait des collines gonflées de genêts de pinèdes, de thym, de garrigues et toutes sortes de plantes sauvages.

Nous avions des combles ombragées, avec des vignes, des oliviers, les gens vivaient !

Et puis, d’un coup, une société est venue s’installer, avec ses tours en fer horribles. Elle a commencé à détruire les collines, a créer des routes pour que les camions puissent passer. Et toutes les collines alentours se sont effritées…

Les vignes sont poussiéreuses et prêtes à être arrachées,  on ne reconnaît  même plus les oliviers…

Et devant nos yeux des murs de terre qui risquent un jour de nous tomber dessus, se dressent

Avec une arrogance à nous couper le souffle. On se croirait dans le nord, ou sur la lune ! Et les pauvres gens qui avaient une ferme non loin vivent maintenant un  nuage de poussière blanche ou rosée. Les bizanétois aussi par jour de grand vent.  

Est-ce que la vie des individus  vaut plus ou moins que quelques euros ????

 

***

Marie-Pierre :

 

Le rythme des habitudes s’est transformé en train-train. Une musique comparable à une berceuse, une musique faisant parfois «  craint-craint ». À force d’observer le mouvement qui ne m’appartient pas, comme si je me trouvais sur un quai de gare dans l’attente d’un nouveau destin, commun ciment fixant les doutes à mes pieds, statut d’incertitude… Une question s’impose à moi : » Faut-il réagir contre la paresse  des voies ferrées entre deux passages de trains ? » ( Marcel Duchamp)

 

*

Ce départ en train va peut-être changer ma vie. C’est ce que je me suis demandé au moment de la réservation. Et maintenant que je suis assise dans ce wagon prête à partir, je me dis, finalement, à quoi bon ?
Le front collé au carreau, j’observe le reflet de mon visage. La nuit, en plus de l’ennui sont arrivés si tôt … je suis sensée faire un voyage d’exception, et pourquoi pas fabuleux, puisque je suis à bord de l’ Orient Express. Mais voilà c’est ma propre histoire qui n’a rien, à priori, d’exceptionnel, étant donné que j’étais seule, ce matin, sur le quai de la gare. Moi abandonnée, la veille du voyage. Ce devait pas être ça mon histoire. Si seulement ma vie, mon histoire, pouvait être un roman. Il y aurait une personne pour écrire qu’à la descente du train quelqu’un m’attend.

*

TGV. Un train à grande vitesse va passer à deux km de ma maison. Quelle affaire, à quoi va ressembler ce champ de coquelicots que j’aime tant. Un espace bientôt coupé en deux. Les voies ferrées vont tirer un trait sur un  sol vierge. Nous ne verrons plus rien comme avant. Où vont partir les confettis rouges printemps ?

Ce paysage ne m ‘appartiendra plus bientôt, je vais devoir le partager avec des passants grande vitesse. Des gens se rapprochant ou s’éloignant de moi, ma foi je ne sais pas trop…

 

***

Jean:

Ce départ en train va peut-être changer ma vie.
Oui peut-être.
On s’était mis d’accord pour le direct de 14h15.
Est-ce suffisant pour le voir amoureux ?
Mon front collé sur la vitre, la campagne vient à moi, se retire, revient, défile.
Le tangage de la rame berce peut-être mes illusions !
Oui on s’était mis d’accord pour le directe de 14h15.
Encore un peu de temps, dix minutes peut-être.
Et je saurais, à la descente du train si quelqu’un m’attend.

 

***

Léonce:

Ce départ en train aurait pu changer ma vie. Seuls mes camarades étaient venus à la gare voir notre départ pour l’Autriche. Qu’adviendra-t-il de nous ? Personne ne le sait…
Nous saluons de derrière les vitres, certains ont les larmes aux yeux. Et nous traversons toute la France, en train régulier, rapide, monotone. Un train qui nous conduit et nous emmène quelque part. de nombreux paysages défilent et le train accélère ou ralentit. Voyant passer ce train, les gens saluent. En Alsace une grand-mère brandit un drapeau. Sans mener grand nous franchissons la frontière, et le train est plus rapide et régulier. Plus de gens pour regarder passer le train qui passe en train de sénateur, qui emporte ou transporte quelque chose ou quelqu’un. Et ce train -train nous fait assoupir jusqu’à l’arrivée devant un grand camp bordé de barbelés, où nous avons passé trois ans. Heureusement il y avait des boutes en train et le train d’enfer fut certaines fois train de mulets, train couchette train de combat, en soutenant un certain train.

 

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